L’Espagne est revancharde

L’Espagne est revancharde

Humiliée au Mondial 2014, en étant sorti au premier tour, l’Espagne compte bien remettre les pendules à l’heure avec son nouvel entraîneur, Julian Lopetegui. Mais malgré son championnat qui domine outrageusement l’Europe, la Roja n’abordera pas cette Coupe du Monde en favori.

L’histoire de la sélection: Si les clubs espagnols dominent très largement l’Europe du foot aujourd’hui, avec les 4 (peut-être bientôt 5) dernières Ligue des Champions remporté par le Real ou le Barça, ce n’est pas cas l’équipe nationale, et ça ne l’a jamais vraiment été. En effet, il faut savoir que le premier match recensé par une équipe d’Espagne se déroule le 28 août 1920 à l’occasion du Tournoi olympique des Jeux olympiques d’Anvers qui s’était soldé par une victoire 1-0 contre le Danemark. A contrario, le premier match de l’équipe d’Angleterre a eu lieu en 1872, soit 50 ans avant, et celui de l’Equipe de France en 1904.De plus, la Roja a connu un développement perturbé par la Guerre d’Espagne en 1936 et la Seconde Guerre mondiale de 1939 à 1945. Après la guerre, l’Espagne connaît pourtant ses premiers joueurs vedettes comme Alfredo Di Stéfano, Luis Miramontes ou encore Francisco Gento, mais ils ne parviennent pas à l’emmener au sommet. En 1964, elle organise le Championnat d’Europe à domicile, à une époque ou seuls 4 pays sont qualifiés, et a donc une énorme occasion pour débloquer son palmarès. Après avoir battu la Hongrie en demi-finale 2-1, elle retrouve l’URSS, tenante du titre, en finale. Dans un Santiago Bernabeu bouillant, la Roja bat les soviétiques 2-1, et remporte l’Euro. Malheureusement, les années à suivre sont plus compliquées pour l’Espagne, qui enchaîne les contre-performances.
Mais après de nombreuses années ou elle reste aux places d’honneur, l’Espagne voit son heure de gloire arriver en 2008, lors de l’Euro en Suisse et en Autriche. Au premier tour, elle confirme ses ambitions en battant la Russie, la Suède et la Grèce tenante du titre. Elle rencontre alors l’Italie, championne du monde, qu’elle élimine aux tirs au but grâce à deux arrêts d’Iker Casillas. Elle retrouve ensuite la Russie, équipe surprise du tournoi, qu’elle écarte sans mal (3-0) et se qualifie pour la finale contre l’Allemagne. Elle l’emporte 1-0 grâce à un but de Fernando Torres, mettant ainsi fin à une période de 44 ans sans trophée. En 2010, l’Espagne est favorite et ne va pas décevoir. Après avoir facilement passé les groupes, l’Espagne domine le Portugal en huitièmes 1-0. Elle élimine ensuite le Paraguay en quarts de finale, et retrouve l’Allemagne, qu’elle domine comme en finale 2008 1-0, grâce à un but de Carles Puyol. L’Espagne dispute alors la première finale de Coupe du monde de son histoire, face aux Pays-Bas. Le match est fermé mais c’est finalement Iniesta qui offre la Coupe du Monde à la Roja grâce à un but à la 116ème minute. Deux ans plus tard, lors du tournoi 2012 en Pologne et en Ukraine, l’Espagne est enfin au sommet. Elle commence l’Euro 2012 par un nul 1-1 contre l’Italie, suivi d’une victoire sur l’Irlande (4-0). Malgré une fébrilité étonnante, elle parvient à se qualifier de justesse pour les quarts de finale en battant 1-0 la Croatie, après pourtant avoir été dominé. Elle bat ensuite la France (2-0) au bout d’un match fermé, puis écarte le Portugal aux tirs au but suite à un match sans but. L’Espagne retrouve en finale l’Italie, qu’elle écrase cette fois 4-0. Ce score constitue le plus gros écart de buts dans une finale européenne ou mondiale. Mais en fin de cycle, l’Espagne est éliminé rapidement du Mondial 2014, après des défaites contre les Pays-Bas (5-1) et le Chili. Enfin à l’Euro 2016, elle affronte à nouveau l’Italie en huitièmes de finale, et s’incline pour la première fois en phase finale face à son voisin rital.
Pour la Coupe du Monde en Russie, l’Espagne n’abordera donc pas le tournoi en favori, d’autant qu’elle affrontera le Portugal, vainqueur de l’Euro 2016 dès le premier tour. Mais une chose est sûr, sa légende Andrès Iniesta voudra bien finir, pour sa dernière Coupe du Monde.

Le joueur clé: Andrès Iniesta. En Russie, il ne sera sûrement pas le meilleur joueur sur le terrain. Mais l’homme qui a permis à son pays d’être champion du Monde est un élément indispensable de son équipe depuis 2006. À 34 ans, le milieu de terrain du FC Barcelone possède aujourd’hui l’un des plus beaux palmarès de l’histoire du football avec une Coupe du Monde, deux Euros et deux Ligue des Champions sans oublier les nombreuses Liga et Coupe du Roi acquises depuis son arrivée dans le groupe professionnel en 2002. Avec 34 titres officiels, il est d’ailleurs le joueur espagnol le plus titré de l’histoire. Irréprochable techniquement, le milieu de terrain possède une vision du jeu hors du commun qui a fait de lui le maître à jouer de l’Espagne. Après la désillusion du Mondial de 2014 au Brésil, celui qui va quitter le Barça à la fin de la saison espère grandement aider son pays à revenir au sommet mondial, avant de tirer sa révérence.

La liste des 23: Gardiens: David De Gea (Manchester United, ENG), Kepa Arrizabalaga (Athletic, ESP), Pepe Reina (Naples, ITA)
Défenseurs: Dani Carvajal (Real Madrid, ESP), Alvaro Odriozola (Real Sociedad, ESP), Jordi Alba (FC Barcelone, ESP), Nacho Monreal (Arsenal, ANG), Nacho (Real Madrid, ESP), Cesar Azpilicueta (Chelsea, ANG), Gerard Piqué (FC Barcelone, ESP), Sergio Ramos (Real Madrid, ESP)
Milieux de terrain: Sergio Busquets (FC Barcelone,ESP), Andrés Iniesta (FC Barcelone, ESP), Thiago Alcantara (Bayern Munich, ALL), Koke (Atlético de Madrid, ESP), Saúl (Atlético de Madrid, ESP), Isco (Real Madrid, ESP), Marco Asensio (Real Madrid, ESP), David Silva (Manchester City, ANG)
Attaquants: Lucas Vazquez (Real Madrid, ESP), Rodrigo Moreno (Valence, ESP), Iago Aspas (Celta, ESP), Diego Costa (Atlético, ESP)

Le sélectionneur: Julian Lopetegui (remplacé en catastrophe par Fernando Hierro le 13 juin)

Le pronostic de l’Actu Sport: Éliminé en quart de finale par l’Argentine (dommage pour l’Espagne que Messi ne soit pas espagnol)

Crédit Photo: Getty Image 

Stéphane Berteloot