Tempête au pays du soleil levant

Tempête au pays du soleil levant

Deux mois avant le début de la Coupe du Monde, le Japon a licencié Vahid Halilhodžić, car le courant ne passait plus entre le bosniaque et les joueurs japonais. Un choix étonnant, qui pourrait bouleverser l’équipe en Russie.

L’histoire de la sélection: Après des débuts modeste loin du professionnalisme, le Japon commence à se développer en 1986, avec la création de son championnat local, la J-League. L’effet sur l’équipe nationale est immédiat, et les Samuraïs se qualifient pour leur première Coupe d’Asie en 1988, mais sans réussite. Organisateur de la compétition 4 ans plus tard, le Japon remporte sur ses terres le tournoi et son premier trophée majeur, après avoir battu l’Arabie Saoudite en finale. Grace à ce premier titre, le pays du soleil levant débute alors son ascension vers le plus haut niveau, et se qualifie pour sa première Coupe du Monde en 1998, grâce au passage à 32 équipes. Mais trop inexpérimenté, il quitte la compétition sur trois courtes défaites. 4 ans plus tard, le Japon organise le Mondial avec la Corée du Sud, qui a lieu pour la première fois en Asie. En guise de préparation, le Japon va s’offrir une deuxième Coupe d’Asie en battant de nouveau l’Arabie Saoudite au Liban. Pour leur Coupe du Monde, les Samouraîs vont répondre aux attentes des supporters, puisqu’ils parviennent à franchir le premier tour, après un match nul contre la Belgique, et deux victoires face à la Russie et la Tunisie. Malheureusement, ils s’inclinent de justesse en huitièmes face à la Turquie (1-0). Par la suite, le Japon affirme sa domination sur le continent asiatique en remportant deux nouvelles Coupes d’Asie, en 2004 et 2011. Mais se faire une place sur la planète du foot se révèle plus compliqué pour le pays du soleil levant, qui se fait éliminer au premier tour du Mondial en 2006 et 2014, et s’incline en huitièmes en 2010, face au Paraguay. En 2018, le Japon va disputer sa sixième Coupe du Monde de suite, un bel exploit pour l’île asiatique. Mais au vu de l’instabilité actuelle, on voit mal comment les japonais pourrait faire mieux qu’en 2002 et 2010, alors qu’il devront affronter la Pologne, la Colombie et le Sénégal, trois pays très offensifs, au premier tour.

Le joueur clé: Shinji Kagawa. Pendant plusieurs années, Kagawa était le seul japonais titulaire dans l’un des grands championnats européens, et pas dans n’importe quel club, au Borussia Dortmund. Aujourd’hui, à 29 ans, c’est plus compliqué pour le milieu offensif de se faire une place parmi l’armada du club allemand. En revanche, on retrouve des joueurs comme Hiroki Sakai à Marseille, ou Makoto Hasebe à Francfort, qui ont réussi à s’implanter dans le onze type d’une grande équipe européenne. Kagawa n’est donc plus seul en équipe nationale, mais il reste l’un des cadres de la sélection, après avoir été en huitièmes de finale du Mondial en 2010, et avoir largement contribué à la victoire de son équipe à la Coupe d’Asie 2011. Il compte bien faire profiter les jeunes de son expérience, et tenter d’emmener son pays le plus loin possible.

La liste des 23: Gardiens: Eiji Kawashima (Metz), Masaaki Higashiguchi (Gamba Osaka), Kosuke Nakamura (Kashiwa Reysol)
Défenseurs:
Yuto Nagatomo (Galatasaray), Tomoaki Makino (Urawa Reds), Wataru Endo (Urawa Reds), Maya Yoshida (Southampton), Hiroki Sakai (Olympique Marseille), Gotoku Sakai (Hambourg), Gen Shoji (Kashima Antlers), Naomichi Ueda (Kashima Antlers)
Milieux de terrain:
Makoto Hasebe (Eintracht Francfort), Keisuke Honda (Pachuca), Takashi Inui (Eibar), Shinji Kagawa (Borussia Dortmund), Hotaru Yamaguchi (Cerezo Osaka), Genki Haraguchi (Fortuna Dusseldorf), Takashi Usami (Fortuna Dusseldorf), Gaku Shibasaki (Getafe), Ryota Oshima (Kawasaki Frontale)
Attaquants:
Shinji Okazaki (Leicester), Yuya Osako (Werder Brême), Yoshinori Muto (Mayence)

Le sélectionneur: Akira Nishino

Le pronostic de L’Actu Sport: Éliminé au premier tour

Crédit Photo: Icon Sport

Stéphane Berteloot